Majda Brabije : pour des champions du cerveau
Pendant que tout le monde parle d’abdos, de cardio et de records au chrono, Majda Brabije entraine autre chose : la matière grise. Championne d’Afrique de lecture rapide, dans le top 10 mondial des sports du cerveau, présidente de l’Association Marocaine des Sports du Cerveau et CEO de Metalearning Hub, Majda Brabije transforme des élèves, des étudiantes et des pros en véritables “athlètes du cerveau”. Une autre idée de la performance, made in Morocco.

Une prof d’éco qui tombe dans les sports du cerveau
Avant d’être invitée sur des plateaux et des sommets, Majda Brabije était prof d’économie et de gestion dans un lycée public, après un passage en finance d’entreprise dans une multinationale. C ’est en préparant sa thèse à la faculté Hassan II de Casablanca, noyée sous les lectures académiques, qu’elle tombe sur la lecture rapide et le mind mapping. Elle explique dans La Vie éco avoir cherché une solution pour “lire beaucoup de documents en un temps limité”, avant de découvrir ces disciplines classées comme “sports du cerveau”.
La suite ressemble à un arc de transformation : elle se forme, s’entraîne, progresse… et finit par boucler et soutenir sa thèse en un an grâce à ces techniques, à la surprise de son entourage universitaire. Quand elle comprend le potentiel pour les autres, elle bascule : de prof d’éco classique, elle devient formatrice en techniques d’apprentissage et économie cognitive, puis championne d’Afrique et dans le top 10 mondial en lecture rapide.
Championne d’Afrique, dans le top 10 mondial !
En 2021, Majda Brabije se classe 9ᵉ au championnat du monde de lecture rapide, ce qui fait d’elle la première Marocaine et la première Africaine à atteindre ce niveau dans la discipline. Mais son CV ne s’arrête pas là : elle est aussi championne d’Afrique des sports du cerveau, arbitre internationale sur les championnats de lecture rapide et de mind mapping, et coach de l’équipe marocaine des “athlètes du cerveau”.
Aujourd’hui, son rôle est double : elle continue à représenter le Maroc sur la scène internationale, et elle encadre la nouvelle génération. Elle conduit également la délégation marocaine à des rendez-vous scientifiques comme ESI Abu Dhabi 2025, où de jeunes talents présentent des projets sur “le cerveau et la cognition à l’ère des distractions numériques”.
En parallèle, on la retrouve comme brain trainer, conférencière et co-fondatrice / CEO de Metalearning Hub, un espace dédié à la performance cognitive, aux méthodes d’apprentissage et à la vulgarisation des neurosciences au service du grand public et des entreprises.
L’Association Marocaine des Sports du Cerveau : une équipe pas comme les autres
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Pour structurer ce mouvement, Majda Brabije lance l’Association Marocaine des Sports du Cerveau (AMSC), qui organise les championnats nationaux de lecture rapide et de mind mapping, en lien avec les fédérations internationales. Moins d’un an après la création, elle explique dans L’Opinion avoir initié plus de 2 400 personnes à ces techniques à travers conférences, ateliers et accompagnements d’étudiants.
Son obsession, c’est l’accessibilité : elle répète que ces pratiques ne doivent pas rester un “sport d’élite”. Dans la même interview, elle insiste sur le fait que la mission de l’AMSC est de rendre ces outils disponibles aux élèves, notamment dans les régions et les internats de jeunes filles, pour casser le cliché selon lequel le cerveau des hommes serait “plus performant” que celui des femmes.
Les résultats se voient sur les podiums : la sélection marocaine, largement féminine, a décroché des titres mondiaux en lecture rapide et mind mapping, au point que la fédération internationale a salué la diversité et le niveau des athlètes marocains.
Lire comme un sport : la méthode Majda pour muscler le cerveau
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Dans une interview à Maroc Hebdo, Majda résume tout : pour elle, “la lecture est un sport cérébral par excellence”.Ce n’est plus juste un loisir scolaire, mais littéralement un entraînement complet pour la concentration, la mémoire, la perception visuelle et la vitesse de traitement de l’information.
Elle défend aussi le mind mapping comme un outil de management collaboratif et de management visuel pour les entreprises, capable d’organiser les idées comme on organiserait une équipe sur le terrain. Des articles de presse et ses propres publications LinkedIn montrent comment elle l’utilise autant avec des élèves qu’avec des cadres, pour clarifier des projets, prendre des décisions et apprendre plus vite.
Sur son compte Instagram @dr.majdabrabije, on la voit régulièrement animer des ateliers de lecture rapide, de mind mapping et de “boost your brain” où des ados, des étudiants et des pros repartent avec des cartes mentales colorées et des stratégies concrètes pour muscler leur cerveau.
Alzheimer, IA et “sédentarité cognitive” : quand le cerveau devient un enjeu de santé publique
Majda Brabije ne se contente pas de parler de performance scolaire ou d’efficacité en entreprise. Dans plusieurs interventions pour TelQuel et sur ses réseaux, elle rappelle que les maladies neurodégénératives comme Alzheimer explosent dans le monde et que le Maroc n’est pas épargné, avec un nombre de cas estimé à près de 200 000 personnes dans le pays.
En citant des chiffres de l’OMS, elle explique que des dizaines de millions de personnes vivent déjà avec une forme de démence, et que ce nombre pourrait plus que doubler d’ici 2050. Selon ses posts, certaines études montrent qu’un cerveau entraîné aurait nettement moins de risques de développer ce type de pathologies, et elle insiste particulièrement sur la lecture comme “full brain workout”, capable de réduire la probabilité de déclin cognitif chez les personnes qui lisent régulièrement.
En parallèle, elle alerte sur le risque d’“IA qui encourage une forme de sédentarité cognitive” : si on délègue tout à la machine, on cesse d’entraîner notre attention, notre mémoire, notre pensée critique. Pour elle, la bonne réponse n’est pas de diaboliser l’intelligence artificielle, mais d’apprendre à collaborer avec, en gardant le cerveau humain au centre du jeu.
Les champions du cerveau, nouvelle fierté marocaine
Au fond, le projet de Majda Brabije, c’est ça : faire du cerveau un terrain de performance aussi noble qu’un stade ou un ring. À Abu Dhabi comme lors des championnats du monde de lecture rapide, les jeunes qu’elle encadre montent sur les podiums avec le drapeau marocain, mais aussi avec des compétences très concrètes : lire vite et bien, mémoriser, se concentrer dans un monde saturé d’écrans
Dans une époque obsédée par l’instantané, elle rappelle qu’entraîner son cerveau, c’est un investissement long terme : pour les études, le travail, mais aussi la santé mentale et cognitive. Et quand on regarde ces “champions du cerveau” sortir de ses ateliers, carnet à la main et regard allumé, on comprend que ce sport-là, s’il se démocratise, peut changer bien plus qu’un bulletin de notes.
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