Latifa Chérif : la guerrière qui inspire le combat du cancer par le sport
De son diagnostic en 2013 à son engagement sur le terrain, Latifa Chérif incarne la force tranquille des femmes marocaines qui transforment la douleur en moteur. Militante, survivante et sportive, elle prouve qu’après le cancer, il y a la vie et qu’elle se reconstruit dans le mouvement, la solidarité et le courage.

Un combat personnel devenu collectif
Lorsque Latifa Chérif apprend en novembre 2013 qu’elle est atteinte d’un cancer du sein, son monde bascule. Le choc est brutal, mais elle choisit immédiatement de faire face. « Ne jamais lâcher », répète-t-elle. Entre chirurgie, chimiothérapie et 33 séances de radiothérapie, elle découvre que la guérison ne se limite pas aux soins médicaux : elle se joue aussi dans la tête et dans le cœur.
Ce parcours éprouvant devient le point de départ d’une mission de vie. En 2014, elle fonde l’association Les Amis du Ruban Rose, un espace de soutien, de partage et d’espoir pour les femmes atteintes de cancer au Maroc.
Les Amis du Ruban Rose : quand les mots soignent les maux
Son association agit sur tous les fronts. Elle organise des campagnes de dépistage précoce dans les villes et les zones rurales, forme des sages-femmes et des infirmières à la détection, et accompagne psychologiquement les patientes tout au long de leur traitement. Mais l’engagement de Latifa ne s’arrête pas aux hôpitaux. Elle veut briser le tabou, parler du cancer sans peur ni honte.
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On communique très mal sur le cancer du col de l’utérus et du sein
Femmes du Maroc
Le sport comme renaissance
Latifa Chérif a vite compris que le sport pouvait devenir une arme de reconstruction. En rejoignant et en organisant des marches, des courses et des activités physiques adaptées, elle invite les femmes à renouer avec leur corps et à regagner confiance. Le sport, pour elle, n’est pas une performance : c’est une thérapie. Bouger, respirer, transpirer, c’est reprendre possession de soi après la maladie. Ses initiatives, souvent accompagnées de moments de convivialité, de danse ou de méditation ; créent un cercle de solidarité féminine, où chaque participante devient l’exemple vivant qu’on peut se relever plus forte.
Une voix politique pour la santé des femmes
Aujourd’hui députée et membre de la commission des secteurs sociaux, Latifa Chérif porte ce combat jusque dans les institutions. Elle milite pour un accès équitable au dépistage, des campagnes de sensibilisation continues, et une meilleure prise en charge psychologique des patientes. Pour elle, Octobre Rose ne doit pas être qu’un mois symbolique, mais le reflet d’un effort permanent. Dans Le Matin, elle rappelle que
le diagnostic précoce sauve des vies
L’après-cancer : vivre, et faire vivre
Sortie victorieuse de sa maladie, Latifa n’aime pas le mot “guérison” : elle préfère “renaissance”.
Son sourire, ses conférences, ses actions sociales et sportives témoignent d’une force contagieuse. À travers des séances photo, des ateliers bien-être ou des journées de sensibilisation, elle redonne aux femmes touchées par le cancer le goût de se regarder à nouveau dans le miroir; non pas avec peur, mais avec fierté.
Ce qui compte, ce n’est pas ce qui nous arrive, mais ce qu’on en fait.
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Changer le regard, inspirer les autres
En partageant son histoire, Latifa Chérif a contribué à faire évoluer le regard sur la maladie au Maroc. Elle incarne un nouveau visage du courage féminin celui d’une femme qui ne se définit pas par ce qu’elle a subi, mais par ce qu’elle accomplit. Son parcours prouve qu’on peut transformer la souffrance en mission, et que la solidarité, la parole et le sport peuvent ensemble devenir des remèdes puissants.
L’écho d’une battante
Latifa Chérif est bien plus qu’une survivante : elle est une passeuse d’énergie. À travers son engagement, elle rappelle à toutes les femmes marocaines que la prévention sauve, la parole libère, et le mouvement guérit.
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