Le haut-Atlas fait son cinéma : Les 3 meilleurs plans randonnées
En plein Festival international du film de Marrakech, quitter les tapis rouges pour s’échapper vers les cimes n’a jamais semblé aussi tentant. Loin des projecteurs, le Haut-Atlas déroule ses propres scènes grandioses : neiges éternelles, vallées fluo et villages en pisé dignes d’un décor de cinéma. Voici trois “plans rando” prêts à voler la vedette à n’importe quel week-end.

Haut-Atlas, la star du trek marocain
Quand on parle de montagne au Maroc, le Haut-Atlas rafle le premier rôle : une chaîne qui barre le pays d’ouest en est, avec des sommets au-dessus de 4 000 m, des vallées cultivées et des villages berbères où le temps semble ralentir.
Le géant du casting, c’est évidemment le Jbel Toubkal, point culminant du Maroc et de toute l’Afrique du Nord, à 4167 m d’altitude.Autour, tout un réseau de vallées (Imlil, Ouirgane, Azzaden, Aït Bouguemez) qui sont devenues de vrais classiques du trekking, accessibles depuis Marrakech en quelques heures de route.
L’idée ici n’est pas de faire un catalogue, mais de te donner trois plans rando précis : un sommet “blockbuster”, un trek long format très nature, et une version plus douce pour découvrir l’Atlas sans exploser ton cardio.
Toubkal, le blockbuster : du village d’Imlil au toit de l’Afrique du Nord
Si le Haut-Atlas était un film, le Toubkal serait la grosse production avec bande-annonce dramatique et plan final au lever du soleil. Concrètement, tout commence à Imlil, village de montagne perché à environ 1740 m d’altitude, à 1 h 30 de route de Marrakech. C’est le hub des randonneurs : muletiers, guides, gîtes, vendeurs de bâtons de marche… tout le monde sait pourquoi tu es là.
Le plan classique pour l’ascension :
- Jour 1 : Imlil → Refuge du Toubkal
Tu remontes la vallée, tu passes par le village d’Aremd, puis tu entres dans le parc national. La journée finit au refuge du Toubkal, vers 3200 m, qui sert de base à quasiment toutes les ascensions. - Jour 2 : Refuge → Sommet → retour
Départ de nuit, frontale sur la tête, pour monter jusqu’au sommet à 4167 m. La rando n’est pas technique mais demande un gros effort : autour de 6 heures de marche dans la journée pour monter puis redescendre vers le refuge, voire jusqu’à Imlil selon le programme.
En général, les agences parlent d’une ascension en 2 ou 3 jours selon ton niveau et la saison En hiver, des crampons et un piolet sont recommandés à cause de la neige et du verglas.
Pour qui ? Pour quelqu’un qui :
- marche déjà 5–6 h d’affilée sans s’écrouler,
- n’a pas peur de l’altitude,
- veut cocher “un 4000 m” dans sa vie sans se lancer dans de l’alpinisme extrême.
Le moment idéal : de fin printemps à début automne, quand les sentiers sont dégagés et les journées plus stables. L’hiver reste possible, mais là on parle vraiment de rando alpine avec encadrement solide.
Publication Instagram
Aït Bouguemez & M’Goun : le film d’auteur en très grand format
Changement de vibe : on quitte le côté “rush vers le sommet” pour un trek plus contemplatif dans le Haut-Atlas central.
La vallée d’Aït Bouguemez est surnommée la “vallée heureuse” : une large vallée fertile, irriguée, avec des villages en pisé, des champs en terrasses et des sentiers muletiers partout. C’est déjà un terrain de jeu parfait pour de petites randonnées à la journée autour des villages : montées douces sur les hauteurs, traversées de villages, rencontre avec les habitants. Pour ceux qui veulent un scénario plus costaud, le massif propose un deuxième géant : le M’Goun, sommet emblématique du Haut-Atlas central, à environ 4068 m
Les treks accompagnés sur 6 à 8 jourscombinent souvent :
- plusieurs jours dans la vallée d’Aït Bouguemez,
- le passage du col de Tizi n’Aït Imi (≈ 2900 m), avec vue panoramique sur toute la chaîne du M’Goun.
- puis la descente vers les gorges du M’Goun, où l’on marche parfois les pieds dans l’oued pendant plusieurs heures.
La montée au M’Goun elle-même est décrite par les agences comme une ascension non technique, à la portée des marcheurs entraînés, sur un terrain calcaire avec de longues crêtes panoramiques.
Pour qui ? Pour les gens qui préfèrent :
- accumuler les journées de marche plutôt qu’un seul “coup de force” sur deux jours,
- traverser des villages, croiser des bergers, comprendre la vie de montagne,
- goûter au bivouac ou aux gîtes en altitude.
Période clé : la plupart des circuits recommandent d’avril à fin octobre pour éviter la neige massive sur les crêtes et profiter des vallées encore vertes. Niveau cinéma, on est sur un long métrage contemplatif : grandes vallées, gorges étroites, couchers de soleil sur les plateaux d’estive. Pas forcément le plan le plus “insta-friendly” en une seule photo, mais une expérience de montagne très complète.
Ouirgane & vallée d’Azzaden : la rando feel-good, accessible et ultra verte
Tu veux du Haut-Atlas sans te lancer dans un 4000, ni marcher avec des crampons ? Direction Ouirgane et la vallée d’Azzaden, au cœur du parc national du Toubkal.
La vallée d’Ouirgane se trouve à environ 1 h 30 de route de Marrakech, autour de 1000–1200 m d’altitude : oliviers, villages en pisé, lumières rouges sur les montagnes. C’est un point de départ populaire pour des mini-treks de 2 à 3 jours entre Ouirgane, la vallée d’Azzaden et parfois jusqu’aux vallées plus hautes du Toubkal.
Exemple très concret :
- Jour 1 : Ouirgane → vallée d’Azzaden
Tu remontes progressivement parmi les villages, tu traverses les cultures en terrasses, avec des vues qui s’ouvrent sur le massif du Toubkal. - Jour 2 : villages de la vallée → col modéré → retour vers un autre village
On enchaîne 5 à 6 heures de marche par jour sur des sentiers de berger, avec dénivelé raisonnable mais suffisant pour sentir les cuisses.
Même sans partir en trek, tu as des boucles courtes depuis Tassa Ouirgane : par exemple un itinéraire d’environ 7,5 km, 2 h de marche et 300 m de dénivelé négatif, classé en difficulté “modérée” par les randonneurs.
Pour qui ?
- Pour une première immersion dans le Haut-Atlas,
- pour un week-end depuis Casablanca ou Marrakech,
- pour ceux qui veulent marcher mais aussi chiller en gîte, boire un thé à la menthe en regardant la vallée et rentrer sans être détruits.
Côté saison, on reste sur le même mood : printemps et automne sont parfaits, avec des températures supportables et des paysages encore bien verts.
Dernier clap : comment bien vivre ta rando dans le Haut-Atlas
Avant d’attaquer ces plans comme si c’était un simple footing au parc :
- parle avec un guide ou une agence locale sérieuse pour adapter l’itinéraire à ton niveau,
- vérifie la météo et les conditions (neige, chaleur, orages),
- ne sous-estime pas l’altitude, surtout au-delà de 3000 m,
- respecte les villages, l’eau, les cultures : tu traverses le terrain de vie des gens, pas un décor de studio.
Le Haut-Atlas a tout pour jouer dans la catégorie “film culte” : des images que tu gardes en tête longtemps, et cette sensation d’avoir vraiment quitté le quotidien. À toi de choisir ton scénario : blockbuster Toubkal, fresque M’Goun ou feel-good trip à Ouirgane. Dans tous les cas, tes mollets vont se souvenir du générique de fin.

Si ces sentiers du Haut-Atlas te parlent, tu vas adorer voir jusqu’où l’aventure peut aller. D’un côté, avec Trois femmes marocaines sur les toits du monde, on suit celles qui ont transformé la montagne en terrain de dépassement absolu. De l’autre, Les raids au Maroc qui nous font aimer nos régions montre comment l’esprit d’exploration continue bien au-delà des sommets, à travers déserts, forêts et pistes oubliées. Même énergie, même pays, juste d’autres façons de le gravir.



