Shilajit : super-aliment, phénomène viral ou mirage bien-être ?
Le shilajit inonde les réseaux, le marché et même les placards. Stars, influenceurs, gourous du bien-être : tout le monde semble en parler. Mais que dit vraiment la science ?

Le shilajit, cette résine noire issue des montagnes de l’Himalaya, est l’un des compléments alimentaires les plus viraux du moment. Sur TikTok, Instagram et YouTube, il circule comme une potion magique : énergie décuplée, libido boostée, peau plus nette, mémoire renforcée… la liste des miracles supposés est infinie.
Si l’engouement atteint même le monde des célébrités, c’est du côté de Bollywood, que la tendance s’installe. Impossible de trouver un seul témoignage vérifié d’une célébrité d’Hollywood. Une enquête récente en Inde montre que près de 70 % des acteurs adeptes de compléments naturels déclarent consommer du shilajit, principalement via des marques premium. À Hollywood, plusieurs sites “wellness” assurent que certaines stars obsédées par la longévité l’utilisent également, même si ces affirmations sont difficiles à vérifier. S’ajoute un phénomène plus inquiétant : des vidéos virales utilisent des avatars IA imitant de faux médecins ou de fausses célébrités pour promouvoir le produit. Résultat : un brouillage total entre vraies tendances, hyper-marketing et illusions numériques.

Avant de tomber dans le piège de l’or noir de l’Himalaya, encore faut-il comprendre ce que c’est vraiment.
C’est quoi exactement le shilajit ?
Naturellement produit dans certains massifs de l’Himalaya, le shilajit est une résine noire visqueuse qui suinte des roches après des millénaires de décomposition végétale sous pression. Il est traditionnellement utilisé dans les médecines ayurvédique et chinoise, où on lui prête des effets anti-fatigue, anti-inflammatoires, revitalisants, aphrodisiaques et protecteurs contre le mal des montagnes. Sa composition inclut notamment l’acide fulvique et l’acide humique, ainsi qu’un cocktail de minéraux et d’oligo-éléments.

Ce que dit la science aujourd’hui : beaucoup de promesses, peu de preuves
Les études scientifiques actuelles restent limitées. La majorité des recherches, basées sur très peu d’études sérieuses, sont in vitro ou réalisées sur des animaux ; les protocoles sont souvent trop faibles pour conclure. Docteur Jimmy Mohammed insiste sur le fait que la science ne valide pas les allégations virales. D’autres experts, comme le docteur Aline Mercan Phytothérapeute, alertent sur la traçabilité quasi inexistante et les risques de contamination par des métaux lourds (plomb, mercure, arsenic).
Un business dopé par l’IA, jusqu’à imiter des médecins
Le médecin et créateur de contenu Réginald Allouch affirme n’avoir jamais fait la promotion du shilajit, malgré des vidéos circulant en ligne où son visage et sa voix sont utilisés pour en vanter les mérites. L’IA générative est désormais capable de créer de faux experts, de faux témoignages… et de vraies désinformations.
Goûter au miracle ou se retenir ?
Face à ce marché de la vente de Shilajit en pleine explosion, et l’absence de garanties sur ce que contiennent réellement les produits qui inondent les commerces en ligne, il est prudent de se tourner vers les risques pointés par les spécialistes : contamination possible par arsenic, plomb ou mercure. Absence de normes fiables dans la fabrication. Produits très hétérogènes selon les marques. Utiliser ce produit sans traçabilité claire ou sans avis médical reste un risque réel. Le vrai super-pouvoir ici… c’est surtout celui des réseaux sociaux.



