Nawal El Moutawakel, Marie-Cécile Tardieu et Claudia Gaudiau Francisco réunies au pavillon French Sport Touch lors d’Africa Sports Expo à Casablanca, échangeant sur l’avenir du sport féminin.
    Nawal El Moutawakel, Marie-Cécile Tardieu et Claudia Gaudiau Francisco réunies au pavillon French Sport Touch lors d’Africa Sports Expo à Casablanca, échangeant sur l’avenir du sport féminin.

    Trois grandes dames nous donnent le mot juste sur le sport féminin

    26 décembre 2025
    6 min de lecture
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    Africa Sports Expo a pleinement rempli sa mission en réunissant à Casablanca les plus grands acteurs et partenaires du sport au Maroc. À cette occasion, trois grandes dames ont livré à notre micro leur regard éclairé sur le sport féminin. Marie-Cécile Tardieu, Claudia Gaudiau-Francisco et Nawal El Moutawakel ont toutes trois dit, avec conviction, que ÇA MARCHE pour le sport féminin.

    Sur le stand représentant le sport français, pensé comme un véritable pavillon, il était question d’industrie du sport, mais surtout de vision. Celle d’une grande nation qui a su construire un destin de nation sportive, former durablement, structurer la performance et l’incarner au plus haut niveau des compétitions internationales, avec en point d’orgue les Jeux Olympiques.

    La France a surtout compris que le sport est avant tout une question de formation, de responsabilité durable et d’engagement humain. La politique sportive française a placé le sport au cœur de ses priorités, faisant de la diplomatie par le sport un véritable levier stratégique, notamment dans la perspective de Paris 2024. Parmi les grands chantiers structurants figure French Sport Touch, lancé en 2021, qui réunit de nombreuses organisations, comités et commissions agissant à grande échelle sur les plans politique, économique et social.

    Portée par la signature « Fédérer pour gagner », l’initiative fédère l’ensemble des acteurs du sport français autour d’une ambition commune : renforcer l’influence sportive internationale de la France, accompagner l’accueil des grands événements et soutenir le rayonnement de la filière économique du sport. Elle défend un sport engagé, durable et inclusif, au service des territoires, de l’art de vivre français et de l’héritage des JOP de Paris 2024 et au-delà.

    C’est lors de l’inauguration de ce pavillon French Sport Touch, la France étant pays d’honneur de cette 4ᵉ édition d’Africa Sports Expo à Casablanca, que nous avons rencontré Marie-Cécile Tardieu, Directrice déléguée de Business France, Claudia Gaudiau-Francisco, Présidente de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc, et Nawal El Moutawakel, icône olympique et figure incontournable de la gouvernance sportive marocaine.

    Marie-Cécile Tardieu : « Nous adorerions contribuer à une Moroccan Sport Touch »

    Elle connaît si bien le Maroc. Aux côtés de son mari, Jean-François Girault, alors Ambassadeur de France au Maroc de 2015 à 2019, elle a laissé une belle trace dans le Royaume : elle a notamment organisé la Course de la Paix, qui avait lieu chaque 9 avril, ainsi qu’une exposition sur le sport féminin, donnant écho aux grandes initiatives de Génération Paris 2024.

    Marie-Cécile Tardieu déclare : « Le Maroc s’impose de plus en plus comme une plateforme majeure de l’événementiel sportif international, capable de rassembler des acteurs économiques et institutionnels venus de toute l’Afrique et d’ailleurs. Le sport est aujourd’hui un puissant levier économique et sociétal, porté par la diversification des pratiques, l’inclusion et surtout l’essor spectaculaire du sport féminin, qui suscite un engouement mondial inédit. Grâce à des infrastructures modernes, une proximité stratégique avec l’Europe et un public de plus en plus demandeur d’événements de qualité, le Royaume dispose de tous les atouts pour devenir une destination sportive et événementielle unique sur le continent africain.»

    « Quant à l’idée d’une Moroccan Sport Touch, la mobilisation d’une quinzaine d’entreprises réunies sous le label FOS Sportech illustre parfaitement le savoir-faire français en matière d’organisation d’événements sportifs, de services et d’équipements. La France souhaite mettre ce savoir-faire au service du Maroc, dans une logique de coopération équilibrée. En parallèle, la montée en puissance de l’expertise marocaine, portée par une dynamique de « Maroccantouch » et une forte capacité de développement endogène, ouvre la voie à des partenariats croisés, notamment dans la formation et le co-développement de compétitions entre les deux pays. Le sport devient ainsi un nouveau terrain stratégique de coopération franco-marocaine, où tradition et innovation se rencontrent. »

    Claudia Gaudiau-Francisco : le sport féminin, un outil puissant d’émancipation des femmes et de cohésion sociale

    À la tête de l’entreprise Tectra et présidente de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc, Claudia Gaudiau-Francisco estime que le sport est un puissant trait d’union entre le Maroc et la France.

    « Le stand French Sport Touch réunit aujourd’hui une quinzaine de marques françaises unies autour du sport, illustrant une dynamique collective forte. Aux côtés de Business France et des entreprises partenaires, la Chambre de commerce se réjouit de voir le sport s’imposer comme un véritable levier économique, porté par l’engouement autour de la CAN et de la Coupe du Monde 2030. Forte de son expérience dans l’organisation de grands événements internationaux, Coupe du Monde 1998, Jeux Olympiques, Coupe du Monde de rugby, la France souhaite accompagner le Maroc dans cette montée en puissance. Entre expertise, complémentarité et passion commune, le sport s’affirme comme un trait d’union puissant entre les deux pays. Je pense que ça va fonctionner, et en tous les cas, je le souhaite. »

    « Le sport joue aujourd’hui un rôle essentiel d’émancipation des femmes et de cohésion sociale. À travers notre engagement en tant qu’entreprise sportive, nous avons accès à des événements organisés par des associations au Maroc et à Casablanca, offrant aux femmes un cadre collectif rassurant pour participer à des compétitions qu’elles n’oseraient peut-être pas faire seules. Cette dynamique d’équipe crée une véritable solidarité, comme lors de notre participation récente à la Course de l’association Dar Zhor contre le cancer du sein, où nous avons parcouru 5 km pour soutenir les femmes malades. Ces initiatives démontrent combien le sport peut rassembler, motiver et ouvrir de nouveaux espaces de liberté et d’engagement pour les femmes. »

    Nawal El Moutawakel : la gouvernance du sport, au féminin

    « Le sport féminin, aujourd’hui, fonctionne beaucoup mieux qu’avant. Il y a plus de quarante ans, ce n’était pas du tout la même chose : il y avait très peu de revenus, très peu de moyens, aussi bien financiers qu’humains. Aujourd’hui, on voit que tous les moyens sont exposés. Nous avons des championnes olympiques, des championnes du monde, des athlètes de très haut niveau, de l’athlétisme à la boxe. En termes de participation, les femmes sont très, très présentes dans le sport. Là où ça fait encore mal, c’est au niveau de la gestion et de la gouvernance. Ce que nous espérons, ce que nous recherchons vraiment, ce sont des femmes impliquées dans le management du sport, dans la prise de décision. Aujourd’hui, au sein du Comité International Olympique et de certaines fédérations internationales, nous avons atteint une parité de 50-50. C’est une avancée majeure quand on se souvient que, par le passé, le fondateur des Jeux Olympiques modernes, le baron Pierre de Coubertin, n’était pas favorable à la présence des femmes, ni dans les stades, ni dans le sport, ni dans la gouvernance. À l’époque, il considérait même que la présence des femmes dans la gestion du sport était inappropriée.

    Pour la première fois dans l’histoire du mouvement olympique, nous avons aujourd’hui une femme à sa tête. Une présidente, sept fois championne olympique, à la fois femme, épouse, mère, ancienne ministre des Sports, qui dirige aujourd’hui le sport au plus haut niveau.»

    Tout cela pour dire que l’avenir appartient à l’élément féminin. Nous n’allons pas lâcher. Et ça marche.

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