Les produits des coopératives : des femmes qui vous veulent du bien !
Elles pressent, récoltent, tissent, façonnent. Dans les villages du Maroc, des femmes ont fait de leurs mains un moteur de changement. À travers des coopératives locales, elles transforment des ressources naturelles en produits authentiques et durables de l’huile d’argan au miel du Souss, du savon artisanal au tapis tissé.

Aujourd’hui, ces trésors féminins s’affichent fièrement sur les étagères des grandes surfaces et dans les concept stores urbains.
L’économie du savoir-faire féminin
Dans le Haut Atlas, à Essaouira ou encore à Tiznit, la scène se répète : des femmes se retrouvent à l’aube, roulent les manches et s’installent en cercle. Elles rient, discutent et travaillent ensemble. Ici, pas de patronne, pas de hiérarchie chaque coopérative fonctionne selon un modèle solidaire, où les bénéfices sont partagés équitablement entre les adhérentes.
Ces structures ont bouleversé la vie de nombreuses Marocaines. En rejoignant une coopérative, une femme passe du statut d’ouvrière invisible à celui d’actrice économique. Certaines apprennent à lire, d’autres gèrent désormais la vente, le packaging ou même l’export. L’économie devient une école, et la solidarité un levier d’autonomie.

L’or du Maroc : l’huile d’argan, reine des coopératives
Difficile de parler des coopératives sans évoquer l’huile d’argan, symbole absolu du Maroc. Dans la région d’Essaouira, la coopérative Arjana produit depuis plus de vingt ans une huile d’argan biologique, pressée à froid, certifiée par Ecocert. On la retrouve en flacons transparents, vendus à la Parapharmacie Marjane ou chez Herboristerie Lalla Mina à Casablanca. Arjana propose aussi une gamme d’amlou, ce mélange gourmand d’amandes, de miel et d’argan grillé, devenu un incontournable des brunchs marocains.
Un peu plus au sud, à Ouargane, la coopérative féminine Akkain perpétue le même rituel ancestral. Dans une salle aux murs blanchis à la chaux, les femmes pilent les noix d’argan à la main, entre chants et éclats de rire. Le produit final se retrouve sur les rayons de Carrefour Market Agadir sous la marque “Argan Coop Akkain” une huile pure à usage cosmétique, au parfum de noisette et au flacon minimaliste.
Publication Instagram
Des ruches aux rayons : le miel du Souss et du Moyen Atlas
Au cœur du Moyen Atlas, les abeilles font aussi le bonheur des coopératives. À Azrou, la coopérative El Baraka du Miel regroupe une trentaine de femmes apicultrices. Leur production artisanale : miel de thym, d’euphorbe et de lavande sauvage est aujourd’hui distribuée dans plusieurs épiceries fines de Meknès et de Rabat. Ces miels 100 % naturels, conditionnés à la main, séduisent les amateurs de produits sains et locaux.
Dans le Souss-Massa, la coopérative Tifaouine est devenue une référence. Son “miel d’euphorbe du Maroc”, rare et légèrement piquant, a été primé au Salon International de l’Agriculture de Meknès. On le trouve désormais en vente directe à Label’Vie et sur des plateformes comme BeldiMarket.ma, aux côtés d’amlou, de cire naturelle et de bougies bio.
Beauté et artisanat : quand les traditions se réinventent
Certaines coopératives se sont spécialisées dans la cosmétique naturelle. À Agadir, la coopérative Yacout propose une gamme de soins inspirés du hammam marocain : savon noir à l’eucalyptus, ghassoul, huiles essentielles et crèmes à la rose. Ces produits, emballés dans des pots dorés au design moderne, sont aujourd’hui distribués chez Yan&One, preuve que la beauté marocaine authentique séduit même les grandes enseignes.
Plus au nord, dans la région de Chefchaouen, les femmes de la coopérative Al Mokhtara tissent à la main des tapis, des sacs et des paniers en doum. Chaque pièce, unique, est vendue dans des concept stores comme Le Souk Concept Casablanca ou La Maison de l’Artisan Marocain à Marrakech. Ces objets d’art racontent les gestes d’hier avec les couleurs d’aujourd’hui.
Publication Instagram
Un impact réel sur la société
Les coopératives féminines ne se contentent pas de produire : elles reconstruisent. À Tamanar, la coopérative Toudarte, pionnière dans l’argan depuis 1996, a permis à plus de 400 femmes d’obtenir un revenu stable et de financer des cours d’alphabétisation. À Ouarzazate, la coopérative Tamount a relancé le tissage traditionnel et participe désormais à des foires internationales à Paris et Berlin.
Ce modèle d’économie sociale inspire même les jeunes générations. Certaines diplômées urbaines, comme Hajar Benali, fondatrice de la marque Khouli Cosmetics, collaborent avec des coopératives rurales pour créer des lignes de produits 100 % marocains et éthiques. L’objectif : connecter la beauté artisanale du Maroc aux circuits modernes de distribution.
Publication Instagram



