Vidéo. Bouchra Baibanou : au sommet du monde, symbole d’une femme marocaine qui élève les horizons
Ingénieure, mère, alpiniste et pionnière, Bouchra Baibanou a conquis les sept sommets les plus hauts du globe, devenant la première Marocaine et Nord-Africaine à relever cet exploit. Du Kilimandjaro à l’Everest, jusqu’à l’impitoyable Annapurna, elle a hissé haut les couleurs du Maroc là où l’air se fait rare, dans les altitudes où seuls les esprits les plus tenaces survivent.
Certaines femmes rêvent de sommets, d’autres les atteignent. Bouchra Baibanou fait partie de celles qui repoussent les frontières du possible et redessinent l’horizon du courage au féminin. Ingénieure d’État en télécommunications, diplômée de HEC Montréal et certifiée coach de vie, cette Casablancaise au mental d’acier a transformé chaque sommet en manifeste. Première femme marocaine et nord-africaine à gravir l’Everest (8 848 m), l’Annapurna (8 091 m) et le Lhotse (8 516 m), elle a accompli l’extraordinaire Challenge des Sept Sommets du Monde, reliant les toits de tous les continents : de l’Aconcagua en Argentine au Vinson en Antarctique.

En 2015, son parcours hors norme est couronné d’un hommage royal : Sa Majesté le Roi Mohammed VI lui remet le Wissam de la Mukafaa Al Wataniya de l’Ordre d’Officier, lors de la Fête de la Jeunesse, saluant une femme dont la détermination élève autant le corps que l’âme. En 2022, le Souverain lui adresse également une lettre de félicitations royale pour son ascension de l’Annapurna, une reconnaissance qui consacre son rôle de pionnière et de source d’inspiration pour tout un pays. Femme de conviction autant que de challenges, présidente de l’association Delta Évasion, conférencière et mère d’une fille de 18 ans, Bouchra Baibanou incarne une ambition rare : celle d’un Maroc féminin qui ose, persévère et s’accomplit.
Entre deux retraites qu’elle orchestre avec passion, et quelques escales entre ciel et cimes, nous avons rencontré cette pionnière marocaine qui n’a jamais cessé de viser plus haut.
- Depuis l’Everest, il s’est passé plus de 8 années, comment vous sentez-vous ?
Je me sens profondément reconnaissante. Gravir l’Everest a été un tournant dans ma vie, mais le plus beau voyage a commencé après : celui de la transmission. Ces huit années m’ont permis de partager mon expérience, d’inspirer et d’accompagner d’autres femmes, jeunes et entreprises à croire en leurs rêves. Je continue d’évoluer, non plus seulement comme alpiniste, mais comme femme engagée pour le dépassement de soi et l’empowerment.
- Vous aviez déjà 47 ans et deux enfants, que Dieu les garde. L’âge n’est visiblement pas une barrière ?
Non, l’âge n’a jamais été une barrière, c’est plutôt un atout ! Avec l’âge vient la sagesse, la patience et la force intérieure. J’ai voulu prouver qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves. Ce qui compte, ce n’est pas les années que l’on a, mais l’énergie, la passion et la détermination qu’on y met.

- Quelles principales montagnes avez-vous gravies depuis ?
Après l’Everest, j’ai réussi mon projet des Sept Sommets du monde en ayant gravit le Vinson en Antarctique fin 2018. Chaque montagne a été une école de vie. Après j’ai réussi à gravir l’Annapurna en 2022, comme première femme arabe. J’étais honorée de recevoir une lettre de félicitations de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, puis en 2023 j’ai gravi le mont Lhotse 8516m. Cette année, j’ai essayé de gravir le Broad peak (8051m( et K2 (8 611 m), au Karakoram au Pakistan. Je n’ai pas réussi à cause des conditions météorologiques extrême mais c’était une grande leçon de vie.
- Et aujourd’hui où en êtes-vous ?
Aujourd’hui, je poursuis ma mission d’inspiration et de transmission à travers des conférences, des programmes pour les jeunes filles « EmpowerGirls », ainsi que des randonnées et retraites de reconnexion à soi. Je prépare aussi de nouveaux défis, toujours avec la même passion.

- Vos retraites deviennent célèbres et très prisées. Quelle a été l’idée derrière ? Qu’est-ce que cela vous apporte à vous et aux personnes qui vous suivent ?
L’idée est née d’un besoin de partage et de reconnexion. La montagne m’a appris le silence, l’écoute de soi et la puissance du collectif. J’ai voulu recréer cette énergie dans mes retraites, où l’on allie marche, respiration, méditation et moments d’échange. Ces séjours sont des parenthèses de transformation, autant pour moi que pour les participantes. Les voir repartir apaisées, plus confiantes et alignées, c’est ma plus belle récompense.
- Un mot déterminant pour inspirer les femmes et… les hommes à se lancer dans ce genre de défis ?
Croyez en vous. N’attendez pas que quelqu’un vous dise que c’est possible. Osez, même avec vos peurs. Chaque pas compte, et chaque sommet, petit ou grand, commence par une décision : celle d’essayer.




