Farah Baha, “soccer mom” à la marocaine : deux enfants, deux Coupes du monde, un même rêve rouge et vert
En pleine Coupe du Monde Féminine U17, Farah Baha confie toute son émotion de voir Mayssa Baha, sa fille de seulement 14 ans, défendre les couleurs du Maroc à domicile, tandis que Ziyad, son fils, se prépare pour briller au Mondial U17 au Qatar le 2 novembre. Entre fierté, frissons et passion familiale, les Baha vivent un double rêve rouge et vert.

Chez les Baha, le foot n’est pas qu’un sport, c’est une histoire de famille, de transmission et de passion rouge et verte.
À seulement 14 ans, Mayssa défend fièrement les couleurs du Maroc à la Coupe du monde féminine U17, pendant que son frère Ziyad se prépare pour briller sous le même drapeau le 3 novembre prochain au Qatar. Leur père, Nabil Baha, ex-international devenu entraîneur, les guide avec exigence et amour du jeu. Et au centre de cette success story, il y a Farah, businesswoman inspirante et maman de champions, une “soccer mom” à la marocaine, doublée d’une ex-championne du ballon orange dans les rangs de Alhoceima Chabab Rif en première division, la team de sa ville natale.

Chez camarche.ma, on aime dire : « Tu joueras au football, ma fille. » Nous sommes d’autant plus fiers de cette interview que Farah Baha incarne ces mères marocaines fortes et modernes que l’on rêverait de voir, un jour, poser aux côtés du Roi Mohammed VI, dans un de ces clichés de légende : comme celui de Sa Majesté avec les Lionnes de l’Atlas après leur épopée à la CAN, ou encore celui avec les mamans des héros du Qatar 2022.
Parce que derrière chaque maillot, il y a une histoire. Et souvent… une maman.
- Depuis le 17 octobre, date de l’inauguration du 18 octobre, quel est votre état d’esprit ?
Beaucoup d’émotion ! Je ressens une immense fierté et aussi une certaine fébrilité. Voir Mayssa à ce niveau, représenter le Maroc avec la sélection U17, c’est une récompense pour tous ses efforts, ses sacrifices… et aussi les nôtres, en tant que famille.

- Deux enfants, deux Coupes du Monde, c’est un scénario qu’aucune maman ne pourrait imaginer. Comment vivez-vous cela ?
Honnêtement, même dans mes plus beaux rêves, je n’aurais pas imaginé ça ! D’un côté Mayssa, de l’autre Ziyad. Deux enfants qui portent le maillot du Maroc avec autant de passion. Si bouleversant !
- Quand vous les voyez en maillot du Maroc, qu’éprouvez-vous ?
Une fierté immense. Une émotion qui me serre la gorge. . C’est plus qu’un maillot, c’est une histoire, une identité, un héritage ! Les voir défendre les couleurs de notre pays… il n’y a rien de plus fort, je pense.

- Entre la fierté et la peur, qu’est-ce qui domine ?
La fierté, sans hésiter ! Mais la peur est toujours là, discrète, parce qu’on est maman avant tout bien sûr… On veut qu’ils soient heureux, qu’ils réussissent, mais aussi qu’ils restent eux-mêmes dans ce monde parfois très exigeant.
Elle devait avoir 1 ou 2 ans, et elle courait déjà derrière le ballon de son frère
- Vous souvenez-vous du jour où Mayssa a touché son premier ballon ?
Oh que oui ! Elle devait avoir 1 ou 2 ans, et elle courait déjà derrière le ballon de son frère. C’était dans la cour du bâtiment à Barcelone, un moment de jeu entre enfants, et pourtant, il y avait déjà cette étincelle dans ses yeux.

- Et Ziyad, c’est lui qui l’a initiée, ou bien c’est le papa, ex-international marocain passé par Málaga, qui a transmis la passion ?
Un peu les deux. Le papa a évidemment joué un rôle essentiel, avec son parcours et sa rigueur. Mais c’est Ziyad qui lui a montré que tout était possible, qu’une passion pouvait devenir une voie. Leur lien est très très très fort !
- Le football, chez vous, c’est une histoire de famille… Comment se vit cette complicité entre frère et sœur ?
Ils se tirent vers le haut. Ils se conseillent, se critiquent parfois, mais toujours avec bienveillance. Mayssa admire Ziyad, et lui, il est très protecteur avec elle. C’est une belle dynamique.


- Le papa, aujourd’hui entraîneur des U17, a-t-il un rôle particulier dans leur évolution ?
Énorme. Il entraîne directement Ziyad, et il guide Mayssa, il les soutient, les forme mentalement. Il connaît les exigences du haut niveau, donc il sait leur parler, trouver les mots justes. Il est leur premier coach, même à la maison.
- Et vous, comment conciliez-vous votre rôle de maman avec votre vie professionnelle de personal shopper et de businesswoman ?
C’est un équilibre à trouver chaque jour. Il y a des sacrifices, bien sûr, mais aussi une grande organisation. J’ai toujours voulu rester indépendante, être un exemple pour eux. Leur montrer qu’on peut suivre ses rêves, même en étant maman.
- Quels sacrifices avez-vous dû faire pour accompagner leurs rêves ?
Beaucoup de voyages, de nuits blanches, de choix difficiles… Parfois mettre ma carrière entre parenthèses pour être présente. Mais chaque sourire, chaque réussite, chaque drapeau levé en leur honneur me rappelle pourquoi je l’ai fait !
C’est jeune, 12 ans, pour quitter le cocon familial. Mais elle a une force intérieure impressionnante
- Leur départ vers l’Europe a-t-il été une épreuve ?
Oui, surtout pour Mayssa. C’est jeune, 12 ans, pour quitter le cocon familial. Mais elle a une force intérieure impressionnante. Elle savait ce qu’elle voulait, et elle s’est battue pour l’obtenir.
- Quand vous repensez au chemin parcouru, qu’est-ce qui vous émeut le plus ?
Leur persévérance. Et les moments simples. Les premiers entraînements sous la pluie, les matchs sans public, les doutes, les blessures… Et aujourd’hui, les hymnes nationaux, les compétitions mondiales… C’est un chemin de foi et de cœur !
- La photo du roi Mohammed VI entouré des joueuses de l’équipe nationale féminine après leur exploit continental vous inspire-t-elle ?
Énormément. C’est un symbole fort. Une reconnaissance historique pour les femmes et pour le sport au féminin. J’espère qu’un jour Mayssa sera sur une photo semblable…


- Vous imaginez parfois votre fils, Ziyad, reçu un jour au Palais Royal et vous avec lui comme les mamans des champions du monde du Qatar ?
Bien sûr, c’est le genre d’image qui fait rêver. Mais ce n’est pas une obsession. Ce que je veux, c’est qu’ils soient heureux, respectés, et qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes.
- Comment décririez-vous la relation que vous entretenez avec vos enfants ? Et celle que vous partagez avec Mayssa, entre mère et fille ?
Je suis leur maman, leur repère, leur confidente. Avec Mayssa, il y a aussi cette complicité féminine : les discussions, les vêtements, les doutes de l’adolescence… On est très proches, et je veux qu’elle sache qu’elle peut tout me dire, à vrai dire, avec Ziyad c’est pareil !
- Chez les Baha, la mode semble aussi une valeur de famille. Est-ce une façon de rester soi-même dans cet univers sportif ?
Oui, absolument. Le sport est parfois perçu comme masculin, rigide… mais on peut être sportive, compétitive, et garder son style, sa féminité. La mode, c’est un langage, une liberté, une manière d’exister autrement.

- Vous êtes originaire d’Al Hoceima : que vous a transmis cette terre du Nord ?
La fierté, la résilience, la simplicité. Al Hoceima, c’est ma racine. Une terre forte, belle, un peu oubliée parfois, mais pleine de cœur. C’est là que j’ai appris que rien ne tombe du ciel, et que chaque réussite se mérite.
- Et vos enfants, nés en Espagne, ont-ils trouvé naturellement leur voie en revenant l’année dernière ?
Oui, c’était une évidence pour eux. Ils aiment l’Espagne, bien sûr, c’est leur terre natale. Mais le Maroc, c’est dans leur sang. Revenir, c’était renouer avec leur histoire, leur langue, leur peuple. Ils se sentent à leur place.



