Aya Asaqas, première skateuse africaine aux JO, en plein run sur sa planche dans un skatepark marocain.
    Aya Asaqas pose en caftan, au coeur des Oudayas à Rabat, skate imaginé par la styliste Samira Haddouchi, à la veille de son départ pour les JO Paris 2024.

    Aya Asaqas, celle qui remet le skateboard en mouvement pour la jeunesse marocaine et africaine

    16 novembre 2025
    3 min de lecture
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    Première skateuse africaine, marocaine et arabe qualifiée aux JO de Paris 2024, Aya Asaqas roule à contre-courant. À 22 ans, elle propulse un sport longtemps ignoré au centre des villes, des debates et des rêves. Une planche, quatre roues, et une ambition : inspirer la jeunesse marocaine et africaine à suivre son propre mouvement.

    Aya Asaqas, première skateuse africaine aux JO, en plein run sur sa planche dans un skatepark marocain.
    Aya Asaqas pose en caftan, au coeur des Oudayas à Rabat, skate imaginé par la styliste Samira Haddouchi, à la veille de son départ pour les JO Paris 2024.

    Casablanca, une ville qui court, klaxonne et étincelle, et au milieu de ce rythme urbain, une jeune femme qui glisse, qui saute, qui s’envole. Aya Asaqas découvre le skateboard en 2018, comme une simple échappatoire. Un souffle. Une liberté. Une porte vers un monde où elle pouvait devenir qui elle voulait. Très vite, la planche devient sa boussole, son langage, sa passion.

    En six ans seulement, elle va passer des streets casablancaises aux rampes du monde entier. Sans coach. Sans structure dédiée. Sans parcours tracé. Juste elle, sa planche, ses kilomètres et son obstination.

    De Casa à Paris 2024 : une ascension qui roule vite

    Son premier choc sportif ? Le Dew Tour dans l’Iowa, aux États-Unis. Là, Aya réalise l’ampleur de sa discipline : des infrastructures géantes, un niveau mondial, une énergie qui bouscule tout. Elle comprend aussi une chose : c’est là qu’elle veut être. S’entraîner ? Elle le fait seule. Dans les skateparks de Rabat, qui n’offrent jamais tous les modules nécessaires. Dans les rues de Casablanca, au centre-ville, entre modernité et dureté urbaine.  Sur la route d’Agadir, parfois pendant plusieurs heures, parce que c’est le seul endroit où elle retrouve tout ce qu’elle cherche pour progresser.

    Ce parcours atypique la conduit pourtant là où personne, jamais, n’avait représenté le Maroc, l’Afrique, le monde arabe. Aya Asaqas devient la première skateuse du continent à décrocher un quota pour les Jeux Olympiques. Paris 2024, Place de la Concorde : elle y glisse, elle y ose, elle y existe.

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    Quand la mode rencontre le sport : un symbole marocain à Paris

    Pour son départ aux Jeux, les projecteurs se braquent sur elle. Et pas seulement ceux du skate. La styliste Samira Haddouchi crée pour Aya des planches uniques, inspirées de l’art, du patrimoine et de la modernité marocaine. Elles deviennent instantanément des pièces iconiques : un pont entre le Skate et le Maroc, entre la rue et l’élégance, entre la jeunesse et la tradition.

    À Paris, Aya ne ramène peut-être pas de médaille, mais elle ramène une réalité simple et puissante : Une Olympienne, ce n’est pas seulement une performance. C’est une trace. Un modèle. Un mouvement qui inspire.

    Le skateboard marocain : une culture en devenir

    Aya le dit souvent : « Les femmes ont encore peu accès au skateboard. Les parks ne sont pas adaptés. Et le sport manque d’infrastructures. » Mais elle prouve aussi que tout peut commencer avec une seule personne qui ose. Comme le foot hier, comme le basket qui monte, le skateboard pourrait devenir un nouveau souffle pour la jeunesse marocaine. Un sport urbain, accessible, créatif, qui transforme les places publiques en terrains de jeu, et les villes en espaces de liberté. Casablanca, dans ses rues, ses quartiers, son énergie brute, devient naturellement le théâtre de cette révolution douce. Le skate roule. La jeunesse suit.

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    À 22 ans, Aya n’est pas seulement une athlète. Elle est un symbole de ce que peut devenir le sport urbain au Maroc. Elle veut inspirer les filles. Elle veut encourager les plus jeunes. Elle veut voir fleurir des skateparks dignes de ce nom. Elle veut montrer que ce sport « oublié » peut devenir une force, une culture, une identité. Et surtout : elle veut continuer à rouler. Parce qu’une chose est sûre : l’aventure ne fait que commencer.

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