Le grand retour des rollers : quand la rue devient piste de danse
Ils reviennent. Dans les rues, sur les corniches, au bord de la mer, les rollers refont surface, portés par une génération en quête de mouvement, de vitesse et de liberté. Des jeunes en sac à dos, écouteurs dans les oreilles, qui tracent à toute allure comme si la ville leur appartenait.
Mais avant d’être une tendance TikTok, le roller a une vraie histoire. Les premiers modèles sont apparus au XVIIIᵉ siècle en Europe, bien avant le skateboard ou le vélo urbain. C’est dans les années 1980 et 1990 qu’il explose vraiment : entre clips pop, compétitions freestyle et dimanches au parc, le roller devient le symbole d’une génération libre et insouciante. Puis il a disparu, rangé dans les placards pendant deux décennies.

Aujourd’hui, il revient. Et il revient fort. Les rollers ne sont plus réservés aux nostalgiques, ils séduisent une jeunesse qui veut bouger autrement. Loin des écrans, loin des salles de sport fermées, on redécouvre la ville, le vent, l’équilibre. C’est du sport, mais c’est aussi du style : des rollers flashy, des chaussettes hautes, des lunettes rétro, en somme le combo parfait pour vibrer au rythme de sa propre bande-son.
Et avec ce retour, une nouvelle vague émerge : la roller dance. Née dans les années 70 aux États-Unis sur des rythmes funk et disco, cette danse sur roulettes envahit à nouveau les rues et les réseaux. À Casablanca, Paris ou Los Angeles, les playlists groovent, les figures s’enchaînent et les trottoirs se transforment en dancefloors. Les corps glissent, tournent, se croisent, c’est sensuel, fluide, vibrant. Un art du mouvement qui mêle sport, musique et expression libre.
Ce retour de la glisse urbaine, c’est aussi une quête de dopamine. Chaque virage, chaque accélération déclenche une mini-décharge d’adrénaline. Le corps respire, le cerveau s’éclaire, et la ville devient un terrain de jeu.
En 2025, le roller n’est plus un simple comeback nostalgique : c’est un manifeste. Un cri silencieux d’une génération qui choisit la fluidité plutôt que la rigidité, le fun plutôt que la performance, la liberté plutôt que le contrôle. Et au détour d’une rue, entre deux vagues de circulation, un surfeur urbain passe, roues aux pieds, sourire aux lèvres, libre.



