Le parcours inspirant de Nadia Benbahtane, la nageuse d’eau libre qui a traversé le détroit de Gibraltar
Elle dit souvent : « La réalité est que je me sens en confiance et en paix quand je nage en eau libre. » Toute son histoire tient dans cette phrase. Nadia Benbahtane a trouvé dans la natation un refuge, une force, un territoire intérieur, et qui en a fait une aventure humaine, sportive et solidaire.

Née et élevée à Rabat, installée à Casablanca depuis ses études à l’ISCAE, Nadia Benbahtane aime rappeler qu’elle a « deux chez-soi » : sa ville et l’océan. Formée au management et au marketing, elle fait ses premiers pas professionnels chez Microsoft, une expérience qu’elle décrit comme « une deuxième école », celle où elle apprend la culture d’entreprise, l’audace et l’ouverture.
Intelcia : construire, structurer, transmettre
En 2012, elle rejoint Intelcia, alors une structure de 2 000 personnes. Douze ans plus tard, le groupe en compte plus de 40 000 dans 17 pays. Elle y bâtit la marque, les leviers d’engagement, et s’investit avec conviction dans les projets à impact. « Une chance comme celle-ci n’arrive pas deux fois », dit-elle. Intelcia, c’est pour elle le terrain où l’on peut créer, innover, et exprimer sa singularité.
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Le sport comme héritage, la natation comme évidence
Le sport, c’était son langage avec son père. Karaté, endurance, discipline. Puis la natation arrive, presque naturellement. À 15 ans, elle enchaîne son premier 3 km « juste pour se sentir bien ».
Plus tard, elle découvre l’eau libre : un espace sans limites, où le corps avance au rythme de l’océan.
Devenir nageuse d’endurance s’impose alors comme une évidence.
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Traverser Gibraltar : à la découverte d’une part d’elle-même
Après un marathon, elle comprend qu’elle aime l’effort long… mais qu’elle préfère l’eau. Elle découvre la traversée du détroit de Gibraltar. Cela devient une obsession, un appel. Le 28 avril 2015, elle réalise ce défi mythique : « J’y allais au début pour le challenge. Puis j’ai compris que j’y allais pour me rencontrer. » En eau libre, elle ne cherche pas la performance. Elle cherche la connexion : « Certaines fois, l’océan me fait cadeau de moments de grâce. »
Pink Wave : nager contre le cancer
Pink Wave naît d’une perte : celle de sa tante Khadija, emportée par un cancer. Sa tante lui avait dit : « Vivre pleinement, avec passion et sens. » Elle décide alors de nager entre Taghazout et Agadir pour lui rendre hommage. L’idée prend vie en 2022, poussée par son équipe et par une vague de soutien.
Pink Wave devient un mouvement : nager pour honorer les guerrières, célébrer la vie, créer de l’espoir.
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Un moment gravé : sa décoration par SM le Roi Mohammed VI
Elle en parle avec une émotion intacte : « C’était un rêve de petite fille. Et entendre le nom de mon père… » Ce jour-là, elle est reconnue comme nageuse, comme femme engagée, comme symbole.
Un moment de grâce, de fierté et de gratitude.
Son conseil à celles et ceux qui veulent se lancer
Il est simple, mais essentiel : oser. Et surtout : respecter la mer. « L’eau libre, ce n’est pas la piscine. Il faut être conscient de la puissance de la nature. La sécurité est la base de tout. »



